Nature et Patrimoine de Moissat

Les Moissadaires et la guerre 1914-1918

LES MOISSADAIRES ET LA GUERRE DE 14-18

 

EXPOSE DU 24 OCTOBRE 2015 SUR, A MOISSAT, par Maurice JAFFEUX

 

 

1- PRESENTATION DE MOI-MÊME

 

Je suis né en 1944 à Moissat-Bas où j’ai passé mon enfance. Les hasards de la vie font que j’habite actuellement à Blanzat.

Je suis intéressé depuis longtemps par l’histoire locale. Mon premier recueil des mots de patois remonte à mon adolescence. A cette époque je pressentais la disparition de cette langue parlée par nos parents et ancêtres, ce qui est quasiment arrivé à l’heure actuelle (2015).J

J’ai commencé à faire mon arbre généalogique dans les années 1970, à une époque où cette recherche n’était pas encore en vogue. Le secrétaire de mairie m’a bien regardé de travers la première fois, mais il m’a confié les registres sans obstacle.

Plus tard j’ai décidé de faire un relevé systématique des actes d’état civil de Moissat (à partir de 1669 pour St Pierre de Moissat, 1680 pour St Rémy d’Espezin) dans le but de faire des statistiques et mieux connaître les mœurs d’autrefois. Ainsi je peux aider les personnes qui veulent faire leur arbre généalogique.

 

2- MOYENS DE RECHERCHE POUR CETTE ETUDE

 

Nous avons à disposition les documents suivants, tous disponibles maintenant sur Internet, ce qui est un fabuleux progrès :

- L’Etat Civil : les registres communaux de naissances et de mariages peuvent être consultés s’ils ont 75 ans d’âge. Il n’y a pas de limite pour les décès. C’est idéal pour connaître les dates de naissance, de mariage éventuel et de décès des combattants de cette guerre.

- Les recensements de la population : depuis quelque temps on peut consulter  les listes des personnes vivant dans chaque commune à des dates précises. Le premier recensement à lieu en 1836 et ainsi de suite tous les 5 ans, hormis les périodes troublées de notre histoire (guerres de 1914-18 et 1939-45).

- Les registres matricules : sont en ligne des fiches indiquant les états de service dans l’armée de tous les soldats. Cela permet de savoir tous ceux qui ont participé à la Grande Guerre et dans quel(s) régiment(s).

- Les journaux de l’Armée : on peut consulter les registres de chaque régiment, écrits au jour le jour, indiquant les événement vécus ainsi, c’est-à-dire les mouvements de troupes, les noms des prisonniers, des blessés, des morts, le tout agrémenté parfois de cartes de situation des forces en présence.

- Le site « Mémoire des Hommes » : ce site de l’Armée permet de consulter les fiches des soldats morts où il y est indiqué la date et le lieu du décès et brièvement les circonstances de celui-ci.

 

 

 

 

3- LES MOBILISES

 

Dans mon enfance j’ai entendu dire maintes fois que Jean DALBIGNAT (prénommé Guillaume à l’Etat Civil) et Louis BESSEDE, nés sous le Second Empire en 1868 (46 ans en 1914) n’avaient pas fait la guerre parce que trop âgés. Mais ceux de 1869 ont été incorporés. L’autre limite est 1899. Ceux de 1900 sont restés dans leur foyer. Le recrutement s’est donc fait sur une période de 31 ans pendant laquelle on peut faire le bilan suivant :

1 - Nombre de naissances masculines 381

2 - Nombre de soldats sur les registres matricules 276

3 - Nombre de soldats incorporés réellement 229

4 - Nombre de morts   43

5 - Nombre de survivants 186

Remarques : - la différence entre les nombres 1 et 2 peut paraître importante (105), mais la mortalité infantile était encore présente et bon nombre de jeunes quittaient Moissat pour plusieurs raisons.

- la différence entre les lignes 2 et 3 (47) concerne des hommes que l’armée rejetait pour motif avéré (faible constitution, petite taille, folie, etc).

- parmi les survivants certains sont morts des suites de la guerre, d’autres étaient mutilés.

 

4- LES MORTS

 

A Moissat, afin d’éviter la simplicité, il y a 5 listes officielles. Par ordre décroissant on a - sur le monument de Moissat-haut 40 noms

- à la mairie 39 noms

- à l’église de Moissat-Haut 27 noms

- sur le monument de Moissat-Bas 19 noms

- à l’église de Moissat-Bas 17 noms

A cela on peut ajouter 2 listes faites par nos soins

- à partir du site « Mémoire des hommes » 46 noms

- la liste des transcriptions de décès à Moissat 36 noms

 

 

- LES OUBLIES DE LA MAIRIE ET DU MONUMENT DE MOISSAT-HAUT

 

D’abord les listes du monument de Moissat-Haut et de la mairie sont identiques à une exception près. Il manque un nom à la mairie. Il s’agit de :

- EMIR Joseph

Est-ce un simple oubli ou un choix délibéré, sachant qu’il est originaire de Neuville et marié à Moissat depuis peu. Cependant d’autres sont nés dans d’autres communes et sont bien répertoriés, comme COUDERT Joseph (né à Egliseneuve), COURTASSON Jean Baptiste (né à Lempdes), DUTEMPLE Antoine (né à Malintrat) et PINET Francisque (né à Seychalles). Il est ouvrier charron et vit avec son épouse, COUTAREL Amélie, qui est épicière et aubergiste à Moissat-Bas. De leur union naissent une fille en 1912 et un garçon en mai 1914. La transcription de son décès est la première qui parvient à l’Etat-civil. C’est incompréhensible qu’il ne soit pas sur la liste de la mairie, d’autant plus que cette dernière bénéficia d’un supplément de réflexion, puisque exécutée en 1950.

 

Ensuite les noms suivants manquant sur le monument et à la mairie sont :

- SAUVADET François

Il est sur la liste de l’église de Moissat-Haut et son acte de transcription est bien à l’Etat Civil de Moissat. On ne le trouve pas aux recensements de 1901 et 1911. Il devient orphelin de père à 5 ans. On imagine sa mère refaire sa vie ailleurs.

 

- HUGUET Pierre est sur la liste de l’église de Moissat-Haut uniquement. Il se marie à Paris en 1908. Il fait partie des nombreux migrants auvergnats vers la capitale.

 

- JALLAT Francisque ou François n’apparaît que sur la liste de l’église de Moissat-Bas. Il se marie en 1907 à Billom, où probablement il habite à la déclaration de la guerre.

 

- HUGUET Jean n’apparaît que sur le monument de Moissat-Bas et à l’Etat Civil. La transcription de son décès est bien enregistrée à Moissat ;

 

- DEPLAT Jean est né à Seychalles de parents originaires de Moissat-Bas, exploitant depuis peu la ferme de Chanteloze à Seychalles. Voilà pourquoi les habitants de Moissat-Bas l’ont considéré comme un des leurs, opinion non partagée au niveau communal.

 

- COHERIER Louis n’apparaît que sur le monument de Moisst-Bas parce qu’il est mort le 18-05-1922 des suites de la guerre, donc après l’édification du monument de Moissat-Haut

 

- HUGUET Claude Alphonse Edmond, JURY François et MAZET Antoine

Ce sont les grands oubliés. Ils n’apparaissent sur aucune des listes officielles de la commune. Seul le site Internet « mémoire des hommes » a permis de les sortir de l’ombre. Ils sont bien nés à Moissat, mais ont quitté la commune depuis longtemps, ne laissant pas de trace dans la mémoire collective. La transcription de leur décès arrive à Vertaizon pour le premier, à Riom pour les deux autres.

 

- MORTS DES SUITES DE LA GUERRE ?

 

Peuvent être ajoutés certains noms de garçons décédés peu de temps après la fin de la guerre, sans doute en raison des souffrances subies.

 

- GENESTOUX Jean fils de Hugues G et Geneviève BATHOL mort le 5-12- 1928 à l’âge de 42 ans des suites du gazage pendant la guerre. C’est le grand père maternel de Jeantou DEBEUF ;

C’est avéré pour lui par les témoignages de personnes qui l’ont connu et qui vivaient au temps de mon enfance ;

 

- FLORET Joseph né le 26 août 1897, fils de Jean F et Annette VIALE mort le 6-7-1926 à l’âge de 28 ans

D’après le fichier des registres matricules sur Internet il souffrait effectivement de difficultés respiratoires dues aux gaz asphyxiants;

 

- MAZUEL Jean-Baptiste né le 3 février 1890 à St Geneix du Retz, fils de Hugues M et Marie DESBRE, mort à Moissat le 25 août 1926, à l’âge de 36 ans

Sa fiche du registre matricule indique bien qu’il avait des difficultés respiratoires consécutives à une grippe mal soignée, contractée en service ;

Mauvaise ironie du sort, il est le père du petit Ely MAZUEL qui périt le 24 juillet 1929, foudroyé en même temps que quatre autres personnes, dont son propre grand-père ;

 

- MADEORE François né le 8 février 1878 fils de Jean M et de Marie DEMONNE mort le 09-06-1923 à l’âge de 45 ans ;

 

- GRAS Michel né le 1er avril 1896 fils de Joseph et Anne BLATEYRON, mort le 16-11-1928 à l’âge de 32 ans

Pour eux la relation de leur maladie avec les circonstances de la guerre est plus floue.

 

Il ne faut pas oublier les mutilés et les traumatismes psychiques, et les femmes. Elles ont remplacé les hommes aux durs travaux des champs.

La mort des soldats a fait quelques orphelins. Une naissance dramatique, celle d’Antoine Jean Baptiste COURTASSON le 3 février 1915 mis au monde par Marie Cécile REIGNAT. L’acte d’Etat Civil mentionne que le père, Jean Baptiste COURTASSON est « cultivateur  et mobilisé » alors qu’il est mort depuis le 20 août 1914. La mauvaise nouvelle n’est pas encore arrivée à Moissat. La transcription ne parviendra à Lempdes, son lieu de naissance, qu’en 1921, ce qui indique un cas dramatique. Vraisemblablement son corps n’a pas été retrouvé.

 

- LIEUX OU SONT MORTS LES SOLDATS DE MOISSAT

 

1 - 1ère BATAILLE DE LA MARNE

Elle se déroula du 6 au 12 septembre 1914 et repoussa les Allemands qui menaçaient Paris. Elle est connue surtout par l’épisode des taxis qui conduisirent promptement au front des soldats de la garnison de Paris. Furent victimes :

- BORDEL Jean Baptiste le 08-09-1914 à Bouillancy (Oise), au nord de Meaux ;

- BARDY Pierre Marius le 21-09 1914 à Plessis de Roye (Oise), à l’ouest de Noyon ;

- EMIR Joseph le 10-11-1914, à la suite de blessures et de maladie, au château de Bains, commune de Boulogne la Grasse (Oise), entre Compiègne et Montdidier, vraisemblable-ment à la suite de cette première bataille de la Marne.

 

2 - LORRAINE

- ROMEUF Antoine le 20-08-1914 à Sarrebourg (Lorraine).

- COURTASSON Jean Baptiste le 20-08-1914 à Sarrebourg (Lorraine).

- BROUSSE Antonin Alexis le 25-08-1914 à Baccarat (Meurthe et Moselle), entre St Dier et Lunéville. La durée de 5 ans et 4 mois entre le décès et sa transcription trahit le fait que le corps n’a pas été retrouvé. D’ailleurs l’acte du 12-1-1920 est qualifié d’acte de disparition.

- ROMEUF Alfred Jean le 26-08-1914 à l’ambulance n° 2 à Baccarat.

Il est à remarquer ici qu’en une semaine 4 soldats de Moissat sont morts en Lorraine allemande en 1870, les 2 premiers, le même jour à Sarrebourg (le premier du 86ème RI, le deuxième du 16ème RI). On peut supposer que les 2 suivants sont victimes du même combat, ROMEUF Alfred Jean mourant de ses blessures reçues la veille (ils sont eux aussi au 86ème RI).

 

3 - ALSACE

- GENESTOUX Jean Baptiste le 23-03-1915 à Hartmannswiller (Alsace), au sud de Guebwiller dans le Haut-Rhin actuel

- ESCOT Guillaume le 29-06-1915 à Metzéral (Alsace), au sud-ouest de Munster actuellement dans le Haut-Rhin.

- DENIS Antoine Alfred le 01-08-1915 à Barenkopf (Alsace), près de Sulzern ou Soultzeren et Munster (actuellement Haut-Rhin).

 

4 - PAS-DE-CALAIS

- REIGNAT Ernest Louis le 09-05-1915 à Neuville St Vaast (Pas de Calais), au nord d’Arras

- REIGNAT Jean Baptiste Emile le 11-05-1915 à Souchez (Pas de Calais), au nord d’Arras

- COUTAREL Pierre  le 25-05-1915 à Agnis les Duisans (Pas-de-Calais), à l’ouest d’Arras.

Il est à remarquer ici la disparition de 3 moissadaires en 16 jours dans la même région.

 

5 - CHAMPAGNE

- JALLAT François entre le 25 et le 28-09-1915 à St Hilaire le grand (Marne), à l’est de Reims, près de Suippe, dans le cadre d’une tentative de percée en Champagne.

- RIBEROLLE Joseph le 20-10-1915 à Sillery (Marne), au nord-est de Reims.

- JACQUET Charles le 20-5-1916 au secteur de Wacques (Champagne).

 

6 - VERDUN

La bataille de Verdun eut lieu du 21 février au 18 décembre 1916. Pour les Allemands le passage de la Meuse à Verdun était une priorité. Ils y mirent un immense acharnement. Les Français et alliés mirent le même acharnement à résister. Cela se solda par des pertes énormes des deux côtés. Lassés par la résistance des Français et pris par le conflit contre les Russes, les Allemands cessèrent le combat à outrance en décembre.

Durant ces dix mois de combats acharnés cette bataille couta la vie des moissadaires suivants :

- COUDERT Joseph le 11-03-1916 à Mort-homme (le bien nommé !) (Meuse), au nord-ouest de Verdun ;

- JURY François le 13-03-1916 à Marre (Meuse), au nord-ouest de Verdun ;

- DEPLAT Jean le 02-05-1916 au Bois de la Caillette (Meuse) ;

- SAUVADET François le 13-05-1916 à  Esne côte 304 (Meuse).

- DEPLAT Joseph le 22-05-1916 au Bois de la Caillette-Douaumont (Meuse) ;

- DUTHEIL Thomas le 07-06-1916 devant Verdun au fort de Vaux (Meuse) ;

- DEMONNE Antoine le 26-08-1916 à Vaux Régnier Verdun (Meuse), commune de Fleury sous Douaumont.

 

Dans ce secteur géographique, la suite du conflit couta la vie à :

- BOUTERIGE Marcelin le 26-01-1917 à l’ambulance à Landrecourt (Meuse), au sud de Verdun, des suites de blessures de guerre.

- RIBEROLLE Francisque le 16-03-1917 à l’ouest de Bézonvaux (Meuse), au nord-est de Verdun.

- COURTY Jean le 08-10-1918 à Beaumont (Meuse), 10 Km au nord de Verdun.

 

 

7 - SOMME

La bataille de la Somme eut lieu du 1er juillet au 19 novembre 1916. Elle fut très meurtrière et couta la vie à :

- PLASSE Christophe Célestin le 10-07-1916 à Herbécourt (Somme), à l’ouest de Péronne au cours d’un combat aérien ;

- COHERIER Gabriel Félix le 20-07-1916 à Curlu (Somme), entre Péronne et Albert ;

- NUGEYRE Jean Antoine le 17-09-1916 à Vermandowiller (Somme), au sud-ouest de Péronne.

Un autre soldat périt dans ce secteur plus tard :

- HUGUET Claude Alphonse Edmond le 02-05-1918 à Hailles (Somme), au sud-est d’Amiens.

 

8 - CHEMIN DES DAMES

Sous l’impulsion du général Nivelle cette offensive à outrance devait enfoncer les lignes allemandes. Elle se déroula du 17 avril au 24 octobre 1917. Ce fut un échec total, qui fit énormément de victimes. Parmi celles-ci :

- DELAIRE Adrien le 16-04-1917 au Plateau de Vauclère (Aisne), près de Craonne au Chemin des Dames.

- RIMBERT Etienne le 19-04-1917 au nord-ouest de Reims, région de Godat Hermonville (Marne) ;

- BARTHOMEUF Pierre Marie Antonin le 06-06-1917 au Chemin des Dames à Filain (Aisne), au sud de Laon ;

- BOUTERIGE Annet le 01-07-1917 au secteur d’Ailles (Aisne), près de Neuville/Ailette.

 

9 - 2ème BATAILLE DE LA MARNE

- LAGEYRE Annet Jean Baptiste le 18-7-1918 à Pont Chevalier (Oise), à l’est de Compiègne.

- NUGEYRE Alexis Louis le 10-8-1918 à l’hôpital militaire bénévole n° 4 bis à Paris 8e.

 

10 - EN CAPTIVITE

- RAFFY Antoine François le 05-09-1914 à l’hôpital de Konigsbruck (Allemagne).

- PINET Francisque le 30-10-1918 à la maison de santé catholique à Schurenhamp (Allemagne)

 

11 - LIEUX DIVERS

- au combat

- HUGUET Pierre Antoine Marie François Adrien le 12-01-1915 à Crouy (Aisne)

- MAZET Antoine le 17-05-1915 au canal de l’Yser à Langemarck (Belgique)

- GENESTOUX Jules le 10-11-1915 à Amanli (Serbie).

- LAGOUTTE Antoine Marie François Adrien le 09-03-1917 à Fresnières (Oise), au nord-ouest de Noyon

- des suites de blessures ou de maladie

- REIGNAT Jean Baptiste Augustin le 23-04-1917 à l’hôpital 78 à Montferrand (PdeD)

- DUTEMPLE Antoine le13-05-1917 à l’hôpital de l’aigle à Grenoble.

- GAUTHIER Joseph le 15-05-1917 à l’hôpital militaire d’Yzeure (Allier).

- HUGUET Jean le 24-02-1918  à Brest.

- cas particuliers

- SARRE Félix le 04- 09-1916 à Lempdes écrasé par une voiture.

- THIBAUD Jean Baptiste le 14-03-1920 à Moissat des suites de la guerre.

- COHERIER Louis le 18-05-1922 à Moissat des suites de la guerre.

 

5 – ANECDOTES

Terminons par 2 anecdotes plus ou moins cocasses, en tout cas moins dramatiques que ce  qui est cité plus haut :

1 - Mon oncle Maurice fut victime au Chemin des Dames d’une explosion de grenade qui le blessa tout le coté droit, de la jambe jusqu’à l’œil. Son bras en particulier le fit souffrir très longtemps. Il bénéficia d’une première invalidité chiffrée à 15 %. Quelque temps après il est écrit sur sa fiche de son registre matricule : « invalidité actuelle 20%, augmentation évaluée à 5% insuffisante pour motiver l’ajustement du taux par la Commission de Clermont Fd » ! L’Armée a des finesses qui lui sont propres.

 

2 - Une autre anecdote concerne le décès d’Antoine DUTEMPLE. Cet homme natif de Malintrat vivait avec sa mère à Moissat-Haut en 1911, date d’un recensement. J’ai eu beaucoup de peine à retrouver ses date et lieu de décès. Un site Internet le déclare « non mort pour la France ». Je craignais un destin tragique du genre fusillé pour l’exemple, d’autant plus que je ne trouvais pas son acte de transcription de décès ni à Moissat, ni à Malintrat. Finalement  son registre matricule est clair. Il est mort le 13 mai 1917 à l’hôpital de l’Aigle de Grenoble. Sur sa fiche il est écrit : « genre de mort : cirrhose hypertrophie du foie (maladie non contractée au cours des opérations de guerre) ». C’est mieux que le peloton d’exécution !

 

 

 

Maurice JAFFEUX

 



28/10/2015
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