Nature et Patrimoine de Moissat

Histoire de la Touraille

HISTOIRE DE LA TOURAILLE

Une délibération de la mairie de Moissat, datée du 10 décembre 1899, interpelle. Il y est écrit que « la culture de la betterave sucrière a subi un temps d’arrêt depuis la fermeture de l’usine de Billom et la suppression de la sècherie établie par la société de Bourdon au terroir des Gravenouses ». (La sucrerie de Billom, qui fut un temps, concurrente de Bourdon, est actuellement une friche industrielle, à l’ouest de cette ville).

Quelle est donc cette sècherie ? Une étude récente faite conjointement par l’Association du Vieil Aulnat et l’Association Traces et Mémoires de Malintrat sur l’industrie sucrière en Auvergne nous en donne l’explication.

Un procédé expérimenté par la sucrerie consistait d’abord à faire la dessiccation des cossettes de betterave (fines languettes découpées au coupe-racine). Cela devait permettre de les conserver. Ainsi les usines d’extraction du sucre de Bourdon et d’ailleurs devaient fonctionner durant une longue période de l’année. Pour dessécher ces cossettes il fut créé des « tourailles » dans les lieux de production, notamment à Saint Beauzire, Chappes, Malintrat, Les Martres d’Artière et Moissat, ceci au début des années 1850. Le cadastre de Moissat de 1834 témoigne qu’il n’y avait pas de construction au lieu actuel de la Touraille.

D’après le dictionnaire Larousse une touraille (mot d’origine picarde) est un bâtiment d’une brasserie de bière dans lequel on sèche et aromatise le malt. Ici on utilise le même mot pour dessécher la betterave.

Ce procédé s’avérait coûteux. Il fut donc abandonné bien avant 1899.

Le terme touraille était d’abord un nom commun comme dans l’acte de décès de la commune de Moissat, daté du 8 juillet 1870, où il est écrit qu’Antoine JURY époux de Anne DUFOUR, demeurant à Bouzel, âgé de 29 ans est décédé à la touraille des Gravenouses. Gravenouses est le nom du terroir du lieu.

Il est curieux de constater qu’au fil du temps ce nom commun est devenu le nom de lieu pour ces bâtiments : La Touraille. Dans le langage courant on l’appelle également La Fabrique.

 

LES HABITANTS DE LA TOURAILLE DURANT LA SECHERIE

Les premiers habitants apparaissent au recensement de 1856 ce qui confirme ce qui est écrit ci-dessus. Il s’agit de :

MONIER Antoine né le 26 10 1819 à Bouzel marié le 5 10 1847 à Moissat

BAGET Françoise sa femme née le 7 2 1822 à Pironin

MONIER Mathieu fils né en 1849

MONIER Baptiste fils né en 1850

MONIER Paul fils né en 1852

MONIER Gabrielle fille née le 21 12 1855 à Moissat

En 1861 et 1866 on a :

COHADE Jean régisseur né en 1803

VANNAIRE Marie sa femme née en 1807

COHADE François fils né en 1842

En 1872 et 1876 on a :

MARTIN Joseph régisseur né en 1849

DIONET Augustine sa femme née en 1850

En 1881 et 1886 La Touraille est inhabitée. Ceci est confirmé par le « Dictionnaire des lieux habités du département du Puy-de-Dôme » de J B BOUILLET daté de 1883 : La Touraille n’est pas répertoriée.

La sècherie a donc cessé son activité entre 1876 et 1881.

 



05/07/2023
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