Nature et Patrimoine de Moissat

Spectacle 2017

Le 14 octobre à 20h30, salle polyvalente de Moissat, se déroulera la désormais traditionnelle soirée de Nature et Patrimoine. Cette année au programme en première partie, Maurice Jaffeux infatigable chercheur d'histoires et d'anecdotes dans les archives locales,  nous fera part de ses "trouvailles" autour du thème : Les curiosités historiques de Moissat.  

 Après un entre acte ou une buvette accueillera les spectateurs, débutera la deuxième partie, en l'occurrence une pièce de théâtre proposée par le Théâtre de l'Horloge de Gerzat.

  La pièce choisie, Tailleur pour dames de Georges Feydeau, nous rapporte "l’histoire d’un homme qui aime sa femme... mais aussi celle des autres. L’histoire d’un couple qui explose, se tord, se distend et ne peut ni ne veut se séparer puisque qu’ils s’aiment. Si pour Rabelais « le rire est le propre de l’homme », chez Feydeau, la drôlerie n’est que pour le spectateur car les personnages, eux, vivent de véritables tragédies. C’est un rire jaune orchestré par un maître du dialogue et des situations."(1)

 

1- Citation la boite du souffleur

 

 

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14 octobre 20h30............

 

 La salle a fait le plein, une centaine de personnes  a répondu à notre invitation. Après une courte allocution, du président de Nature et Patrimoine de Moissat Jean Noël Michel, le spectacle peut commencer.  Maurice Jaffeux assure la première partie et nous présente le fruit de ses recherches issues des documents officiels rendant compte de la vie de Moissat au cours du temps

 

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 Maurice Jaffeux durant sa présentation

 

 

 

 

Texte de l'exposé de Maurice Jaffeux:

 

ARCHIVES DE MOISSAT SORTANT DE L’ORDINAIRE

 

I- INTRODUCTION

 

Cet exposé du 14 octobre 2017 est réalisé à partir des archives de Moissat, registres d’Etat civil et ceux des délibérations du conseil municipal. Il se compose de 2 volets, un sur la mort, un autre sur des événements plus agréables, même cocasses.

 

II- EVENEMENTS DRAMATIQUES

 

- FAMINES DE 1694 ET DE 1709 : 200 décès en 1694, 75 en 1709.

Voir article dans le blog de Nat et Pat.

- 11 DECES AU PRIEURE

Dans le registre des sépultures de 1710 on peut lire : « Le 17 avril 1710, jour du jeudi saint, se sont trouvés morts dans la basse-cour du prieuré de moissat des Révérends pères jésuites faisant l’aumône, 11 personnes dont les noms m’ont été inconnus et ont été enterrés dans le cimetière de moissat ».

Il s’agit de personnes de passage puisqu’on ne connaît pas leurs noms. Il ne s’agit pas de moines, on connaîtrait leur nom. D’ailleurs je n’ai jamais trouvé de décès de moines. Ils devaient avoir leurs propres registres. Si c’était un incendie, les morts devraient se trouver à l’intérieur, ce qui n’est pas le cas. Cet événement est vraiment mystérieux.

- 23 JUIN 1847 : honoraire à M le docteur CHAMBIGE pour l’autopsie d’un cadavre trouvé sur le sol de la commune.

- 24 JUILLET 1929 : 5 moissonneurs foudroyés.

- ENFANTS ABANDONNES A LA NAISSANCE : dans les registres des naissances on trouve parfois mention de nouveaux nés abandonnés devant la porte d’un moissadaire ou sous le porche de l’église. On les retrouvait immanquablement dans les registres des décès peu de temps après.

- ENFANTS ABANDONNES PROVENANT D’AILLEURS, EN NOURRICE A MOISSAT

Au cours du 19ème siècle de nombreuses femmes qui venaient de mettre au monde un enfant accueillaient des nourrissons provenant surtout de l’hospice de Clermont. Elles allaitaient les deux en même temps. Ces bébés, sans doute plus fragilisés que les autres, mourraient souvent en bas âge. Néanmoins j’en ai trouvé un qui est devenu adulte. Au recensement de 1846 de Moissat-Haut on peut lire ligne 917 p 86 : CASSIN Antoine Genest, enfant naturel de l’hospice confié à la femme de François CHAMPCLOS est parti pour Alais à l’âge de 22 ans. Il s’agit d’Alès dans le Gard où on exploitait des mines de charbon.

 

III- TRANSITION

 

- 6 DECEMBRE 1896 : ce qui remarquable ce jour-là, c’est la simultanéité des 2 évènements qui n’ont rien de commun, l’un positif et l’autre grave :

- Le classement par les Monuments Historiques de la châsse de St Laumer ;

- L’arrivée du phylloxéra à Moissat

 

 

 

 

IV- EVENEMENTS POSITIFS OU CURIEUX

 

- HUGUET Seydet

HUGUET était un patronyme très porté à Moissat, d’où la nécessité d’utiliser un surnom pour différencier les familles (Charpillou, Petit Jean, Pozat, Seydet, Simonet, Travers). Seydet est un de ces surnoms. Je ne comprenais pas la signification jusqu’à ce que je trouve pour la même famille « HUGUET Six doigts ». Là j’ai compris que Seydet voulait dire Six doigts en patois. Dans cette famille est certainement né, antérieurement, un enfant ayant six doigts, (aux mains ou aux pieds, peu importe).

- INSTITUTEURS

7 frimaire an 5 (27 novembre 1796) : il est question d’installer un ou plusieurs instituteurs ou institutrices. Malgré ses excès, la Révolution pensait à l’éducation des enfants : « Ils serait même à souhaiter qu’il y eut dans cette commune 2 instituteurs et 2 institutrices, savoir un dans le haut et un dans le bas, parce qu’il serait trop fatiguant aux enfants de faire 2 fois dans le jour le voyage d’un endroit à l’autre, surtout en hiver, temps auxquels les chemins sont presque impraticables, et que dans les autres saisons, pendant lesquelles les enfants sont nécessaires pour différents ouvrages, les allers et venues qu’ils seraient obligés de faire, occasionneraient une perte de temps trop considérable, ce qui nuirait à l’agriculture».

Dans un premier temps on pense que cet écrit est là pour ménager la fatigue des enfants. Mais ensuite on voit bien qu’ils sont une aide précieuse pour leurs parents

- AVANCE DE L’HEURE

Le 21 février 1921 il est question d’avancer l’heure. La délibération de ce jour est très nette : « Il est décidé que les pendules communales ne devront pas marquer la nouvelle heure, mais conserver l’ancienne pour que les jeunes enfants fréquentant l’école ne soient pas obligés à se lever de très bonne heure. »

On n’a pas tant d’égards à l’heure actuelle en ce qui concerne les enfants.

- MAISON CURIALE

Le 23 juin 1847 « Mr le maire fait observer au conseil municipal que Mr le desservant du Haut Moissat, sous la date du 2 du courant mois, vient de lui signifier qu’il ne peut habiter plus longtemps la maison curiale actuelle sans s’exposer à être enseveli sous les ruines de cette masure »

Les mots sont forts. On sait depuis quelques années que ce bâtiment est en mauvais état. Dans un premier temps le conseil hésite entre réparer l’existant ou démolir pour rebâtir un nouveau presbytère. C’est la deuxième solution qui est décidée et réalisée. L’ancien presbytère de Moissat-Haut, passé depuis dans le domaine privé, fut construit dans les années 1850.

- TENTATIVES DE SCISSION ENTRE MOISSAT-HAUT et MOISSAT-BAS

Le 27 juillet 1839 : la demande de scission émane des habitants du Bas Moissat et des Charles. Les arguments des habitants du Haut Moissat concernent :

- l’eau. La fontaine de Charliat devait rester commune aux deux Moissat ;

- le sable qu’on extrait du Litrou pour les constructions ;

- les frais supplémentaires pour gérer les deux communes.

Le 4 juillet 1875 : les arguments sont les même que précédemment. En plus il y a les le fait que les propriétés des habitants de Moissat sont enchevêtrées dans tout le territoire de la commune, en particulier les pâturages. Les habitants de Moissat-Haut en ont beaucoup près du Litrou.

- PROJET DE TRAMWAY

Le 12 novembre 1900 : Le conseil général a reconnu la nécessité de créer dans le département un réseau de tramways électriques qui relierait les villes. L’idée est extrêmement novatrice sachant que le réseau électrique n’est pas fait (à Moissat ce sera dans les années 1920). Le maire est d’abord enthousiaste : « Le conseil municipal, considérant que le seul moyen de conjurer la crise agricole, de provoquer la reprise des affaires et à favoriser leur développement, est d’assurer aux produits de l’agriculture, aux échanges commerciaux, des facilités de transport et de communications rapides en donnant aux industries de toutes natures, la force motrice à bon marché, etc ».

Le 4 mars 1912, autre son de cloche : « en face de la crise traversant nos campagnes déjà surchargées d’impôts et considérant les progrès faits par les transports automobiles, nous protestons énergiquement contre cette ruineuse entreprise ».

- LES CABARETS (terme signifiant bars ou bistrots en langage d’aujourd’hui)

Le 28 février 1790 : « les cabarets qui étaient en petit nombre et n’étaient établis que pour recevoir et loger les passants, sont devenus en très grand nombre et des maisons de débauche dans lesquels les jeunes gens de famille vont consommer ce qu’ils peuvent dérober à leurs parents, que même des pères de famille y vont porter leur peu de gain dont ils privent leur famille.

Il est fait défense aux cabaretiers de donner à boire aux citoyens de cette municipalité la nuit après 6 heures en hiver et 9 h en été et pendant les fêtes divines, et ceci aux jeunes gens et aux domestiques ».

Le texte parle de lui-même. Un cas est cité où on a infligé une amende de 20 livres au cabaretier et au domestique qui a été servi par lui.

- EXPULSION DU CURE DELUZARCHE

Le 17 février 1907 : « le conseil municipal est d’avis de contraindre le desservant à demander son changement dès qu’il a cherché à nuire aux intérêts de la commune en lui faisant intenter un procès par la fabrique au sujet des noyers implantés sur les territoires communaux et autres, puis en vendant les noyers contre le gré de la population.

Le 10 mars 1907 : le conseil décide qu’il soit mis « hors du presbytère dans la huitaine à partir de demain, à condition qu’il soit averti par les deux gardes dès ce soir ».

Le procès cité, antérieur à cet événement avait été perdu par la municipalité. En pleine période de séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905), cette expulsion a tout l’air d’un règlement de compte !

- LE MARQUIS DE VERDALLE

Au recensement de 1846 du village de Pironin on peut lire ligne 55 : « Marquis de VERDALLE Frédéric, 59 ans, électeur pour la députation, lieutenant-colonel en retraite ». En dessous se trouve le commentaire manuscrit suivant : « il se présente la question de savoir si l’autorité est sensée connaître l’âge de chaque personne ou si, contrairement aux règles de politesse, elle est en droit de le demander. »

De toute évidence l’agent recenseur qui s’est présenté chez Monsieur VERDALLE s’est vertement fait réprimander quand il lui a demandé son âge !

 

A la fin de la présentation de M Jaffeux, scéances questions/réponses puis ouverture de la buvette lieu propices aux commentaires. Fin des libations (modestes) les trois coups sont frappés et le rideau s'ouvre

 

 

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Savez vous où est Monsieur?

 

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Début du mensonge

 

 

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un ami, un alibi, mais .....pas très fiable

 

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Belle maman aurait elle des soupçons?

 

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Ma fille, prends garde...

 

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Changement de décors

 

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Le passage de Docteur à tailleur pour dames n'est pas forcément chose facile

 

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Surtout quand on ne sait plus trop qui est qui

 

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Il est des situations renversantes

 

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La troupe du théâtre de l'Horloge vous salue bien

 

 A l'année prochaine.......

 

 

Photos de René Tardieu

 



08/10/2017
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