L'Eglise de Moissat bas
L'EGLISE DE MOISSAT BAS
L’église de Moissat Bas peut être comptée parmi les plus anciennes de la région. Son style et certains détails de construction la date du XIème siècle. (Vraissemblablement, la construction a débuté en 996; voir l’extrait du bulletin municipal en fin de livre). Elle est sous le vocable de Saint Pierre es Liens.
Nous ne pouvons faire mieux sa description qu’en employant les termes même de M. Henri du Ranquet l’érudit archéologue.
« Eglise à une nef accompagnée de deux collatéraux, comprenant deux travées, un transept et une abside. La nef est voûtée d’un berceau plein cintre sans doubleau et les collatéraux de voûtes et quart de cercle.
Le transept qui porte le clocher est couvert d’une coupole octogonale dont quatre côtés plus petits correspondent aux angles du carré de base et s’incurvent de manière à ramener petit à petit cette coupole à la forme hémisphérique. Les petits côtés s’appuient sur des trompes en cul de four ouvert au-dessus d’une assise posée en gousset et coupant l’angle du carré du transept. A chaque extrémité de ce gousset, est saillant un corbeau très particulier et très curieux comme disposition qui, par son originalité, mérite l’attention. L’abside est voûtée en cul de four; curieux chapiteau au-dessus de l’arc triomphal ; cordon de billettes formant archivolte à la porte d’entrée et triplat au-dessus. »
Le clocher actuel, construit au début du siècle dernier (XIXème), remplace celui qui, suivant la tradition, a été démoli pendant la grande révolution. Une pierre porte la date de 1820.
L’église de Moissat Bas a été mise au nombre des monuments historiques par arrêté ministériel en date du 29 janvier 1926.
Avant de quiter l’église de Moisssat Bas disons quelques mots de son mobilier.
En plus de la magnifique châsse dont il est longuement question (chapitre XIV) cette
église renferme d’autres objets d’un réel intérêt. C’est d’abord un curieux tableau du XVème ou du XVIème siècle peint sur bois et à double face, classé de même que la châsse, par l’administration des beaux arts.
Sur l’une des faces du panneau est représentée l’adoration des bergers,
sur l’autre, la résurrection du Christ.
Une autre peinture de plus grandes dimensions, mais de valeur moindre, témoin du passage des Jésuites en ces lieux, représente, groupés autour du trône de la vierge, les principaux saints de la célèbre compagnie : Saint Ignace, Saint François Xavier, Saint Louis de Gonzague, Saint Stanislas Kostka.
Signalons également plusieurs bustes reliquaires de la renaissance, qui ne sont pas dépourvus de caractère.
Nous évoquerons, en terminant, le souvenir, et pour en déplorer la perte, d’un précieux reliquaire en émail cloisonné du XIIIème siècle, qui, après des vissicitudes aujourd’hui inconnues a été vendu en 1886 par la municipalité de Billom à M. le comte Chandon de Briailles pour la somme de 5000 F.