Nature et Patrimoine de Moissat

Baston (batuste) à la fête patronale de Moissat bas.

 

 LA FÊTE PATRONALE DE MOISSAT-BAS

 

Tous les ans, le premier dimanche de mai, le village de Moissat-Bas célèbre sa fête patronale qui attire beaucoup d’étrangers et se passe généralement sans désordre. Il n’en fut pas toujours ainsi.

Nous avons trouvé le brouillon de la plainte suivante du Maire, adressée : « Au citoyen Magistrat de sûreté, près le tribunal de première instance établi à Clermont Ferrand, département du Puy de Dôme.

Le Maire de la commune de Moissat Haut et Bas, canton de Vertaizon, a l’honneur de vous exposer qu’avant la Révolution, il existait en ce lieu de Bas-Moissat, une fête en l’honneur de Saint Eutrope qui se tenait le jour de l’Ascension ; que cette fête, par la (mots illisibles) abus qui se glissent dans les meilleures institutions, était devenue (mot illisible), où toute la jeunesse (mot illisible)des environs et chaque année, il y avait des querelles et des batustes (batailles) suivies d’effusions de sang ; que Monsieur de Bonal (1), alors évêque de Clermont, instruit de ces abus et pour les faire disparaître, supprima cette fête pour le jour de l’Ascension et la transféra au jour de ce Saint (30 avril) et qu’elle eu lieu ce jour-là sans concours de moins en moins considérable jusqu’à la Révolution ; mais que depuis quelques années, la cupidité l’avait renouvellée et qu’elle se faisait le jour de l’Ascension avec un grand concours et les mêmes abus que précédemment ; que cette année le succursalier du Bas-Moissat, ému des mêmes motifs que Mgr Bonal, a annoncé d’avance que la fête de Saint Eutrope n’avait plus lieu le jour de l’Ascension, qu’elle serait faite, conformément au Concordat, le dimanche seize du présent mois de Floréal avec invitation et exhortations pour éviter cette réunion aussi préjudiciable aux habitants de l’endroit qu’à la tranquillité publique et à la Religion. »

« Que, malgré ces précautions et celles que l’exposant avaient prises de son côté, il y eut et le dimanche seize et le jour de l’Ascension un concours de cette jeunesse déréglée et perturbatrice ; que le dimanche seize, il se rendit au Bas-Moissat pour maintenir l’ordre et qu’après qu’il se fut retiré, il y a eu des disputes avec effusion de sang ; que le fils du nommé Mandou dit Petit-Louis, boulanger à Lezoux, y a été maltraité ; que le nommé Joseph Daubat, domestique de Jean Cohérier du lieu du Bas-Moissat, a cherché dispute à un nommé Claudon de Ravel par réminiscence d’une ancienne querelle ; que le jour de l’Ascension, il y a eu querelle et batuste entre François Chapel dit Barvat, Aventin Chalard-Toniaud, André et Jacques Agier fils de Gilbert, Marie Boyer et Taurin Madéore son fils, cabaretiers, tous du lieu du Bas-Moissat ; qu’il ne peut indiquer d’une manière positive les agresseurs, qu’ils le sont peut être tous, mais qu’il est de son devoir d’en provoquer la recherche afin qu’une punition sévère soit appliquée aux coupables et intimide à l’avenir ceux qui se rendent à ces fêtes qu’avec des intentions de libertinage et perturbatrices.

En conséquence, il vous dénonce tous ces délits comme contraire au bon ordre et à la tranquillité de sa commune et vous indique pour témoins les citoyens dont les noms suivent où se trouvent même ceux qui y ont pris part :

Jacques Chassenet, maréchal et cabaretier ; Marie-Catherine Bonjean, sa femme ; Jean Coutarel-Chambry, Thomas Coutarel-Chambry, Françoise Chalard, femme de Thomas Coutarel ; Michel Floret, Marguerite Paccalet, maîtresse d’école ; Louis Dauzat, domestique de François Fougère l’oncle ; Léger Chalard-Friau, Benoît Chalard-Friau, Jean Chalard fils du dit Benoît ; Antoine Reignat, domestique du dit Benoît Chalard ; Benoît et Antoine Blateyron-Tourgon, frères, fils d’Aventin ; Françoise Belime, femme d’Antoine Chalard dit la Perche ; Catherine Gardite, femme d’Etienne Chalard ; le dit Etienne Chalard, tous cultivateurs du Bas-Moissat.

Sébastien Reignat habitant au village d’Ocher, commune de Lezoux.

Impliqués : le fils du nommé Mandou dit Petit-Louis, boulanger à Lezoux ; François Chapel-Dorat, Aventin Chalard-Toniaud, André et Jacques Lagère, fils de Gilbert ; Joseph Daubat, domestique de Jean Cohérier ; Joseph Fougère, fils de François le jeune ; François Jallat domestique de François Nugère du village des Charles, commune de Moissat ; Joseph Jallat, son frère, fils de Guillaume ; Marie Boyer et Taurin Madéore,son fils, cabaretiers, tous du Bas-Moissat ; le nommé Audois, fils de Claude, menuisier à Ravel.

Fait au Haut-Moissat, en mairie, le vingt trois de Floréal de l’an douze de la République Française. » (15 mai 1804)

(1) Monseigneur de Bonal a fait construire le pavillon central du château de Beauregard, seule chose restant du château démoli en 1804. De la terrasse de ce pavillon, Mme Adélaïde, fille de Louis XV, le 12 juillet 1785, put voir 45 clochers.

 

 

 

 

 

 

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Cent ans plus tard les fêtes de Moissat bas avaient toujours le même succès . Les gens étaient ils moins querelleurs?



25/05/2012
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