Nature et Patrimoine de Moissat

Histoire des écoles

 

LES ECOLES DE MOISSAT

 

A la suite de la Révolution de 1789 la toute nouvelle République s’est intéressée à l’instruction de ses enfants, comme en témoigne une délibération du conseil municipal de Moissat en date du 7 frimaire an 5 (27 novembre 1796) : « L’assemblée a unanimement chargé Mr COSTILHE de réclamer les maisons curiales des Haut et Bas Moissat pour établir dans l’une l’instituteur et dans l’autre l’institutrice, attendu qu’une seule ne serait pas suffisante vu la grande population de cette commune et le grand nombre des enfants. Il serait même à souhaiter deux instituteurs et deux institutrices parce qu’il serait trop fatigant aux enfants de faire deux fois dans le jour le voyage, surtout en hiver, temps auquel les chemins sont presque impraticables et que dans les autres saisons pendant lesquelles les enfants sont nécessaires pour différents ouvrages. Les allers et venues qu’ils feraient, occasionneraient une perte de temps trop considérable, ce qui nuirait à l’agriculture ».

Ce texte laisse entrevoir plusieurs facettes :

-l’anticléricalisme de la Révolution. On prendrait tout simplement les presbytères pour loger les instituteurs et peut-être les salles de classe ;

-la nécessité d’une école à Moissat-Bas. Ce sera chose faite… 118 ans après ! ;

-le travail des enfants. Le texte est très clair sur le sujet. Les enfants aident leurs parents aux travaux des champs et de l’artisanat. Cela a perduré longtemps ;

-l’état lamentable des chemins et rues en périodes hivernales et humides. Les plus de 70 ans se rappellent ceci avant le goudronnage des rues.

Ce texte a le mérite d’exister. Mais la réalité est tout autre. Ce vœu est resté lettre morte pendant une quarantaine d’années.

 

  1. L’ECOLE DE FILLES DU COUVENT

 

L’histoire de cette école, réservée exclusivement aux filles, fait partie intégrante de la vie du couvent.

 

LA CREATION DU COUVENT EN 1815

Une délibération datée du 20 avril 1879 nous apprend que l’institution de la Miséricorde s’est créée à Billom le 9 octobre 1806 et a essaimé en 1815 à Moissat. Malheureusement les registres des délibérations de Moissat, entre 1806 et 1816, n’ont pas été conservés. Ils auraient pu nous donner des détails sur cette installation.

Une autre délibération datée du 31 mai 1908 fait un rappel de la « vente du couvent, par les consorts Pascal, le 14 janvier 1840 à la fabrique de Moissat-Haut ».

Il s’agit des descendants d’un des deux frères PASCAL, bourgeois propriétaires,

-soit Louis né le 21 décembre 1729, marié le 18 janvier 1766 avec Louise RICHARD, décédé le 30 septembre 1793. Au moins deux de ses enfants sont vivants à Moissat en 1840 : Jean décédé le 21 avril 1854 et Jeanne décédée le 12 février 1856 ;

-soit François né le 28 novembre 1735, marié en secondes noces le 18 janvier 1786 avec Louise VACHERON, décédé le 8 mai 1807. Il fut membre du premier conseil municipal de Moissat après la Révolution. Sa descendance ne vit pas à Moissat.

L’intervalle de temps entre 1815 et 1840 induit les questions suivantes :

-l’institution était-elle locataire avant de devenir propriétaire ?

-de quelle époque date la construction du bâtiment qu’on appelle encore couvent ?

 

LES SUPERIEURES DE LA COMMUNAUTE

D’après les recensements les Supérieures de la communauté sont :

-Marie ou Marie Louise VAURISSE sœur Augustine en 1836, 1841, 1851 et 1856 ;

-Marie BOISSIERE en 1846 ;

-Eugénie ROUDAIRE en 1861 ;

-Louise VAZEILLE en 1866 et 1972 ;

-Marie DESSAGNE en 1876, 1881, 1886, 1891, 1896 et 1901 ;

-Anne PLANCHAT en 1906 ;

-Annette TARAGNAT en 1911 ;

-Marie GUILLEMIN en 1926.

-Jeanne CHALARON en 1931.

 

LA VIE DE LA COMMUNAUTE

La première fonction de cette institution décrite le 26 janvier 1817 est de porter secours aux « vieillards, aux infirmes et à ceux hors d’état de travailler ». On relève de nombreux témoignages de ce rôle humanitaires au cours des années suivantes et ceci jusqu’à 1926.

Le début de la fonction éducative est flou. Deux délibérations accréditent que cette fonction est précoce. D’abord celle du 17 juin 1821 dit que l’église est trop petite pour la population actuelle (l’église actuelle de Moissat-Haut n’est alors pas encore construite) d’autant plus que « les dames de la miséricorde avec les nonnes et les pensionnaires sont au nombre de 40 ». Le nombre élevé de pensionnaires ne se conçoit qu’avec des élèves. Dans la deuxième du 30 juillet 1826 l’évêque demande une nouvelle autorisation de l’installation de l’établissement des dames de la miséricorde. Le conseil municipal se félicitant « du bien que font ces dames, tant aux pauvres que pour l’éducation, accepte ».

Aucun indice n’apparaît ensuite, jusqu’au 13 décembre 1853, la première délibération parlant explicitement du rôle éducatif de la communauté religieuse : « 34 filles sont admises à suivre les cours gratuitement de l’école communale des filles dirigée par Mme VAURIS, sœur Augustine ». La commune en assure le coût, ce qui montre son caractère social. On ne sait pas le nombre de filles de familles « aisées ». On apprend aussi que la rétribution scolaire pour ces dernières est de « 1F/ mois pour apprendre à lire, de 1F,50 pour écrire ». On faisait donc la distinction stricte entre « lire » et « écrire » à cette époque.

Le 7 octobre 1860 : L’école dirigée par sœur Anatolie ROUDAIRE accueille gratuitement 24 élèves de familles pauvres. Leurs noms sont donnés. Par respect de leur descendance on ne les cite pas.

Un an après le 11 octobre 1861, toujours sous la direction d’Anatolie ROUDAIRE (ce doit être Eugénie citée plus haut), elles sont 25 d’un âge compris entre 4 et 15 ans.

La délibération du 19 février 1882 nous apprend que le nombre de fille dépasse 70. Cela est confirmé par le recensement de 1881 : 71 filles ayant entre 5 et 15 ans.

 

En marge de la vie de la communauté celle-ci demande le 17 mars 1901 une « concession au cimetière pour les religieuses de la Miséricorde, sœurs hospitalières établies à Moissat-Haut depuis 80 ans ». Elle se trouve sur l’allée principale reliant les deux portes et près de la porte sud. A-t-elle été utilisée ? Il est permis d’en douter car aucun nom n’y est inscrit. La mention « depuis 80 ans » est approximative. Il faudrait dire 86 ans.

 

LA FIN DE L’ECOLE DE FILLES AU COUVENT

La délibération du 12 août 1906 nous apprend la fermeture imminente de l’école de filles des sœurs le 1er septembre 1906. C’est une conséquence de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905 qui fit grand bruit à l’époque.

 

LE DEVENIR DE LA COMMUNAUTE ET DES BATIMENTS DU COUVENT

Les recensements de 1911, 1926 et 1931 indiquent chaque fois la présence de seulement trois religieuses déclarées hospitalières ou infirmières. Leur rôle n’est plus qu’humanitaire. En 1936 la communauté n’existe plus.

Les locaux deviennent donc vacants. Une curieuse délibération datée du 10 avril 1945 dit que « l’autorité militaire a réquisitionné le couvent pour y installer des prisonniers russes. Il est nécessaire d’installer l’eau prise sur les canalisations de l’eau de Charliat. Mais le moteur de Charliat étant en panne, l’autorité militaire prend en charge sa réparation ». La Russie n’était pas en guerre contre la France. Il s’agit probablement de soldats ayant combattu, de gré ou de force avec l’Allemagne, ou des Russes « blancs » fuyant la Révolution de 1917. Leur renvoi dans leur pays les exposait à des condamnations plus ou moins lourdes. Mais sont-ils venus effectivement à Moissat ? Il semble que non.

D’après Huguette FLORET des prisonniers Allemands furent installés au couvent. Ils rendaient des services aux habitants en fonction de leurs compétences.

Le 15 juin 1946 « le couvent doit revenir à la commune. Mr le maire doit entrer en pourparlers avec Mme la Supérieure du couvent de Billom et faire toute démarche pour aboutir à un bon résultat ». Les tractations aboutissent rapidement puisque le 5 octobre 1946 « le couvent est attribué au Bureau de Bienfaisance qui le louerait à la mairie pour y installer ses bureaux ainsi que la poste. La mairie se chargerait des réparations nécessaires ». Deux ans après, le 11 juillet 1948 la décision d’installer la mairie au couvent est prise. « Elle comprendra vestibule ou salle d’attente, salle de délibération, secrétariat, salle des archives ». Cette installation est effective le 12 novembre 1949, date à laquelle on vote un crédit pour son inauguration. Et le 10 mai 1952 « comme la mairie, la poste est installée au couvent », ou tout au moins la décision s’est faite à cette date, la réalisation se concrétisant après.

Plus tard, mairie et poste ont quitté ce magnifique bâtiment, qui est donc redevenu vacant. Quand viendra la prochaine reconversion ?

 

  1. 1ère ECOLE DE GARCONS RUE DE BELLEVUE

Au recensement de 1836 on trouve la présence d’un instituteur, VERDIER Pierre 34 ans. D’après ce qui est écrit ci-dessous on peut penser qu’il enseignait dans une autre commune.

Il faut attendre le 10 novembre 1842, en pleine Monarchie de juillet, pour avoir du concret. Ce jour-là il est écrit : « La commune de Moissat se trouve privée de l’instruction primaire faute de pouvoir se procurer un local propre à cette utilisation, que néanmoins il est urgent et même nécessaire de ne pas laisser plus longtemps une commune aussi peuplée, au nombre de celles qui n’ont pas d’instituteurs. En conséquence il (le maire) vient de soumettre une demande qui lui est adressée par le sieur Gilbert GRIMAUD qui désire remplir ces fonctions ». En effet celui-ci « s’est procuré un local très convenablement situé sur l’allée de Bellevue et qui se compose d’un cuvage au rez-de-chaussée, une salle d’étude propre à recevoir 60 à 80 élèves, une cuisine, une chambre à coucher et un grenier ».

Le conseil est unanimement d’avis d’accepter le sieur Gilbert GRIMAUD, sauf « le sieur BLATEYRON qui le trouve un peu jeune ». Il n’a pas encore 19 ans.

Le conseil passe outre l’objection d’Antoine BLATEYRON et accepte la proposition de Gilbert GRIMAUD le 25 juin 1843.

L’enseignement est payant, mais des enfants de familles pauvres sont accueillis gratuitement, la commune prenant en charge le coût. Les noms sont donnés. Par égard à leurs descendants on ne les cite pas. Ainsi

-le 9 novembre 1851 : 2 enfants ;

-le 7 octobre 1860 : (école dirigée par Mr DELORME, Gilbert GRIMAUD s’étant retiré) : 12 enfants ;

-un an après, le 10 novembre 1861 : (école dirigée par Mr Antoine BRANDON) : ils sont à nouveau 12.

Malheureusement on ne parle jamais du nombre total d’élèves.

 

Les bonnes choses ont parfois leur revers. Ainsi le 23 octobre 1859 on se plaint de l’ « insuffisance et mauvais état du local où se trouve installée l’école communale. Il y a nécessité urgente de prendre des mesures pour l’établissement d’une maison d’école convenable, c’est-à-dire bâtir, ce qui est dans les vues du gouvernement disposé à accorder des secours assez larges aux communes, qui s’imposent des sacrifices pour construire des maisons d’école. L’interdiction du local actuel équivaudrait à la suppression de l’école ». Ce n’est pas encore les normes européennes ! Un an plus tard le premier jalon est posé pour le remplacement de cette école de garçons.

Néanmoins cette école de garçons perdure jusqu’à la construction de la nouvelle, décrite ci-dessous, vers 1881.

 

INSTITUTEURS (TRICES) DE CETTE ECOLE (liste non exhaustive)

-Gilbert GRIMAUD installation le 25 juin 1843, présent aux recensements de 1946 et 1851 ;

-Laurent DELORME en 1856 et 1861 ;

-Antoine BRANDON lui succède à la fin de l’année 1861 ;

-Jean Alphonse TERRASSE en 1866 ;

-Claude DUTOUR en 1872, 1876, 1881.

 

  1. LA MAIRIE-ECOLE RUE DU FORT

Le 4 novembre 1860, au cœur du Second Empire, est la première date où on fait allusion à un plan et devis pour un bâtiment abritant une nouvelle école et la mairie. L’idée avance puisque le 19 novembre 1865 on décide d’une imposition pour construire la maison d’école, décision prise avec les plus imposés de la commune. Le 18 février 1866 on fait le choix du lieu pour construire l’école. Les habitants de Moissat-Haut choisissent la place des Suquets, c’est-à-dire l’emplacement où subsiste le bâtiment, rue actuelle du Fort. Ceci est contesté par ceux de Moissat-Bas qui préfèrent la place dite, à l’heure actuelle, « du monument ». Le trajet de leurs enfants serait raccourci. Ils ne sont pas écoutés.

Le 24 mars 1868 le projet est adopté et dans la délibération du 21 juillet 1871 il est écrit : « la maison d’école est en construction ».

Le 11 février 1872 on décide de faire un emprunt pour la maison d’école et le 26 mai de la même année on approuve « un devis supplémentaire pour la mairie-école pour agrandir l’appartement de l’instituteur et loger la pompe à incendie ».

Mais la suite n’est pas un long fleuve tranquille. Les travaux sont suspendus une première fois à une date indéterminée car le 19 juillet 1874 « la partie déjà construite se dégrade de jour en jour ». Le 8 décembre suivant on décide de faire une nouvelle adjudication concernant la fin des travaux de la mairie-école. Elle se déroule le dimanche 7 février 1875. Une annonce parue dans le journal Le Moniteur nous l’apprend.

Mais le nouvel artisan retenu se révèle défaillant, comme nous l’apprend la délibération suivante du 8 juillet 1877 : « Mr le Maire rappelle que le Sr Jean Baptiste FAURE, menuisier, demeurant à Clermont-Ferrand est devenu l’adjudicataire des travaux d’achèvement de la mairie-école suivant procès-verbal en date du 7 février 1875. Aux termes du cahier des charges de cette adjudication les travaux devaient être achevés dans un délai de 8 mois à compter du jour de l’entreprise, c’est-à-dire le 15 octobre 1875. Ce délai est écoulé depuis longtemps et la construction n’est pas encore achevée. Les travaux ont été généralement mal faits et il importe à la commune de sortir de cette situation.

L’entrepreneur a, en plus, employé des matériaux de mauvaise qualité. Les eaux pluviales mouillent les murs dans tout le tour du bâtiment et les dégradent peu à peu. Sachant que l’entrepreneur est tombé en déconfiture et ne s’inquiète plus de ce qu’il advient dudit bâtiment, le conseil est d’avis à l’unanimité qu’il y a lieu de saisir au plus tôt le conseil de préfecture de cet état de chose afin qu’il statue sur ce qu’il y a lieu de faire, conformément aux dispositions de la loi du 28 pluviôse an 8 (17 février 1800) et à l’article 49 du cahier des charges de l’adjudication ».

Entre 1877 et 1881 le travail reprend, bien qu’aucun écho précis de la mairie ne nous renseigne. Heureusement la délibération du 7 août 1881 nous informe que « la construction de la mairie-école est entièrement purgée. Néanmoins, des aménagements complémentaires sont à réaliser :

-persiennes aux fenêtres

-rayonnages, chaises, tables, meuble à tiroir pour le plan cadastral

-gymnase à construire

-mur de soutènement ».

En 1881, au bout de 20 ans de travaux, l’école est donc opérationnelle. Elle peut répondre aux impératifs des lois de Jules FERRY instituant l’école publique gratuite et obligatoire, tout au moins pour les garçons (les filles sont accueillies depuis longtemps par les sœurs de la Miséricorde au couvent). La délibération du 19 février 1882 précise que « le nombre de garçons dépasse 70 en hiver » (71 garçons de 5 à 12 ans inclus, dans le recensement de 1881). Il serait nécessaire de créer un poste d’instituteur adjoint. Le commentaire « en hiver » confirme le travail des enfants, comme indiqué dans le premier paragraphe de ce texte.

Une anecdote survient le 13 novembre 1884 : « un certain nombre de pères de famille se plaignent que les petits enfants n’arrivent qu’avec difficultés à la salle d’école qui est en contre haut de 3 m environ. Ces enfants font de fréquentes chutes, surtout l’hiver lorsqu’il y a de la neige ou du verglas. Il y a même un qui s’est foulé le poignet l’hiver dernier », d’où la demande de construction du mur de soutènement. Ce mur et l’escalier d’accès à la cour furent donc construit dans les années suivantes.

La délibération du 10 février 1889 met un point final « des travaux à la maison d’école. Mr Charles VIANNE architecte demande à être payé ».

Cette école accueillera les garçons, puis deviendra plus tard mixte, ceci jusqu’à la construction de l’école actuelle, devenue opérationnelle en 1973.

 

INSTITUTEURS (TRICES) DE CETTE ECOLE (liste non exhaustive)

-Claude DUTOUR inaugure cette nouvelle école en 1881. Il est présent en 1886, 1891,1896, 1901 ;

-Germain FAUCHER instituteur adjoint en 1891, 1911, 1926 ;

-Jean Baptiste CHOMETTE instituteur adjoint en 1896 ;

-Berthine ANTIGEOLE en 1906, 1911 ;

-Germaine CAVARD en 1926 ;

-Rachel DUFAL en 1931 et 1936 ;

-Louise CEALIS en 1936, plus connue sous le prénom d’Honorine, elle devient plus tard Mme DALBIGNAT. A une date indéterminée elle est nommé à l’école de Moissat-Bas.

-Gabriel MONCHALIN en 1938 et 39.

 

  1. LES ECOLES LIBRES DE MOISSAT-HAUT

1- Probablement école libre installée dans le château qui eut une vie éphémère.

Au recensement de 1901 cette école est dirigée par Jean-Baptiste VOUTE. Il est secondé par 3 « aides », Victor GROS, Arsène Gilbert PETIT et Jean Julien BUTHOD.

La tradition orale rapporte que ces frères furent chassés de Moissat et émigrèrent au Canada.

2- Ecole libre installée chez BARDY

-Antoine COURDESSE en 1906, 1911, 1926 ;

-Anne DUCROUX Anne adjointe en 1906.

-Mlle CHAMBAS plus tard (d’après Huguette FLORET quand les cloches ont sonné elle a offert à ses élèves un bouquet de fleurs bleu blanc rouge)

-fermeture en 1946

 

  1. L’ECOLE LAIQUE DE FILLES

La 3ème République, fière de son caractère laïc, veut créer une école de filles de cette nature. Son représentant départemental, le Préfet, presse la commune de créer une telle école. Aux dates suivantes : 17 novembre 1878, 25 février 1879, 22 août 1900, 9 décembre 1900, le maire répond chaque fois que l’école de filles installée au couvent donne entière satisfaction à tout le monde. De plus les finances de la commune ne permettent pas une telle dépense. 

Cependant, après cette dernière date, 9 décembre 1900, l’idée fait son chemin puisque le 7 juillet 1901 on décide « la séparation en deux de la classe de garçons pour accueillir les filles, à la suite de la laïcisation de l’école de filles ». Peut-être pense-t-on que l’école du couvent est proche de sa fermeture (en réalité en 1906).

Mais cette séparation n’est que provisoire. Le maire et son conseil se creusent la tête pour trouver une solution.

1- Le 12 août 1906 3 plans sont envisagés :

- « Le 1er prévoit la construction à l’emplacement de l’ancienne mairie, mais l’architecte estime qu’il ne peut pas être accepté parce que la classe est profonde et qu’il est difficile d’y aménager les annexes indispensables ». Il s’agit du bâtiment, ancienne « Maison du Peuple, aujourd’hui démoli pour élargir la rue François-HUGUET, près du monuments-aux-morts » ;

- « Le 2ème porte sur le même emplacement en y ajoutant une maison voisine appartenant à Mr BARDY qui serait démolie » ;

- « Le 3ème consiste à édifier la maison d’école sur une partie de la place dite de l’ancienne mairie, mais ce projet a l’inconvénient de faire disparaître cette place ».

2- Dans la même délibération, en prévision de la fermeture de l’école libre à dater du 1er septembre prochain « il y a lieu de demander l’autorisation de faire la classe aux filles dans une des pièces de la maison NUGEYRE dont la commune est locataire et dont partie sert à loger l’institutrice ».

3- Le 26 août 1906 il est question de pourparlers entamés avec le propriétaire non identifié d’une maison dont l’acquisition serait nécessaire pour l’exécution du projet. Le prix demandé est manifestement exagéré.

4- Le même jour Mr François GENESTOUX dit « que la difficulté serait résolue si la commune avait des droits à faire valoir sur les bâtiments où les religieuses de Moissat tenaient leur école libre. Il lui est répondu que cet immeuble est la propriété de la fabrique et qu’il n’y a pas dans les archives municipales aucun document permettant de faire valoir à son encontre un droit quelconque ». Cette idée d’installer l’école de filles au couvent revient souvent dans les délibérations suivantes, mais cela ne se fera pas.

5- Une autre possibilité est envisagée le 14 juin 1908 : « Mr REIGNAT serait disposé, en cas de besoin, à céder une propriété comprenant grange et jardin située entre la route de Billom et la fontaine de chez Chatard ». Cette fontaine est bien celle qui est encore au bas de Moissat-Haut qu’on appelle aussi fontaine du mouni. Cette construction ne se fera pas non plus.

6- Le 16 août 1908 on envisage la possibilité de faire la classe de filles dans le local de la mairie.

7- Le 6 juin 1909 vient se greffer la question de la création d’une classe enfantine, ce qui ne simplifie pas le problème. Cela n’aboutira pas non plus.

Finalement les filles seront accueillies à l’école des garçons, d’abord en deux classes séparées, puis plus tard en classe unique, jusqu’en 1973.

 

  1. L’ECOLE MIXTE DE MOISSAT-BAS

Une délibération du conseil municipal de Moissat en date du 12 août 1906 nous éclaire sur la genèse de cette école. Profitant qu’il soit question de créer une nouvelle école de filles à Moissat-Haut les conseillers municipaux de Moissat-Bas demandent la construction d’une école mixte dans leur village. Il leur est répondu que pour le moment la commune a d’autres préoccupations.

Mais le projet fait son chemin pendant les deux années suivantes. Le 31 mai 1908 « il est émis l’idée de construire une école à Moissat-Bas de façon à donner satisfaction au vœu de cette section. Il est en effet désirable, surtout pour les enfants en bas âge, que l’instruction leur soit donné le plus près possible de la maison paternelle ». On se met alors en quête d’un terrain favorable. Deux semaines après, le 14 juin 1908 : « Le terrain qui semble le mieux s’approprier à la construction est en bordure de la route traversant Moissat-Bas et en face du chemin venant de Charliat. Sa situation, ses dimensions et son orientation paraissent remplir les conditions désirées. D’autre part les propriétaires seraient disposés à traiter amicalement ». Il s’agit du terrain orienté plein sud, en surplomb de la rue actuelle du Moustier, face à la rue des noyers. Mais l’affaire ne se fera pas, on ne sait pas pourquoi.

Cependant le projet se précise. D’abord le 7 février 1909 « Le Conseil Départemental de l’Enseignement primaire a autorisé en principe la création de l’école mixte de Moissat-Bas ». Ensuite le 6 juin 1909 on projette « d’installer l’école mixte dans un immeuble dépendant des successions des époux HUGUET-PINET décédés au cours de l’hiver et en cas d’affirmative de traiter avec les héritiers de ces derniers ».

Voici quelques précisions concernant le couple HUGUET-PINET : Jean HUGUET nait le 30 mars 1848, Marie PINET-LAGOUTTE, le 19 janvier 1855. Ils se marient à Moissat le 14 février 1873. Ils meurent à 6 jours d’intervalle, le mari le 4 janvier 1909 et la femme le 10 janvier suivant. Leur fille Jeanne HUGUET née le 25 avril 1874 se marie à Moissat le 10 novembre 1896 avec Pierre GONIN.

Il s’ensuit une promesse de vente en date du 11 juillet 1909. « Mme Jeanne HUGUET procédant avec l’assistance de M Pierre GONIN son mari, fabricant de coutellerie, avec lequel elle est domiciliée à St Rémy-sur-Durolle, a promis de vendre à la commune de Moissat et pendant un délai de 6 mois et moyennant le principal de 7500 F, un immeuble sis à Moissat-Bas comprenant maison d’habitation, bâtiment d’exploitation, aisances et jardin et dépendant des successions des père et mère de ladite Dame GONIN dont elle est la seule héritière ».

A la même date du 11 juillet 1909 le premier devis de la construction de l’école est jugé trop cher. En prenant en compte la récupération des tuiles et des bois provenant de la démolition des bâtiments cités ci-dessus on ramène ce devis à un montant accepté par le conseil municipal.

Quatre mois plus tard on suppose que cette démolition est faite. Le texte d’une autre délibération datée du 7 novembre 1909 dit : « On espère que la construction pourra se faire bientôt, bien qu’une protestation ait été adressée au ministère par un comité local ». Quoi qu’on fasse il y a toujours des oppositions. Aucune précision n’est apportée concernant cette protestation.

L’année 1911 voit enfin le début des travaux de construction de l’école. Le 4 juin 1911 on fait un « emprunt prévisionnel de 1200 f pour la maison d’école de Moissat-Bas » et on crée « un emploi d’institutrice à l’école mixte » du même lieu. Le 22 octobre 1911 « Le conseil approuve la proposition de Mr le maire tendant à verser un acompte de 3000 F à l’entreprise de l’école mixte, car les travaux sont presque exécutés dans de bonnes conditions. » La construction se poursuit au moins jusqu’au 17 novembre 1912 où il est mentionné des « travaux à l’école de Moissat-Bas ».

Enfin trois ans plus tard, le 12 décembre 1915 « M Montbesson demande le paiement du solde de sa facture concernant l’école de Moissat-Bas ».

Cette école accueillera les enfants du village jusqu’en 1973, date à laquelle l’école actuelle, qui réunit toute la commune, ouvre ses portes.

 

INSTITUTRICES DE CETTE ECOLE (liste non exhaustive) :

-Louise TRINCARD ou TRINCAL épouse BESSEDE en 1926, 1931 ;

-Thérèse FRANC épouse DOUMAUX en 1936 ;

-Mme FREGNAL plus tard ;

-Mme DALBIGNAT ensuite, etc

-Michelle GAINETON lui succède jusqu’à l’ouverture de l’école actuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



05/07/2023
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